Le camp Jupiter. J'avais déjà croisé plusieurs demi-dieux provenant de cet endroit, mais jamais je n'y avais mis les pieds. Peut-être devrais-je le faire ? Qui sait si ça ne m'apporterais pas des réponses inespérées ? En même temps, c'était risqué. La dernière fois que demi-dieux grecs et romains c'étaient vus, ça avait déclenché la guerre de sécession. Je n'ai franchement pas envie que ça recommence. Parce que oui, le risque est grand pour qu'une nouvelle guerre éclate entre nos deux camps. Romains et grecs se sont toujours détestés et à chaque fois qu'ils se sont croisés, c'était le même scénario : la guerre. Et alors qu'on se remettait peu à peu de notre bataille contre les Titans, nous n'avions pas besoin, mais alors pas du tout, de nous engager dans un nouveau combat. Je devrais parler à Chiron de tout cela.

Mais en même temps, l'Olympe est fermée, les dieux ne nous parlent plus. Ils revendiquent leurs enfants, comme promis, mais pas plus. Et Chiron sait qu'une nouvelle menace est en train de prendre forme. Il n'a pas voulu m'en parler, mais ça lui fait peur et dans ces cas-là, je crains le pire. Mais il n'a donné un indice, "L'histoire se répète" . J'ai une bonne idée de ce que ça veut dire, mais j'espère qu'il se trompe... Il n'en reste pas moins que je me rendais à mon bungalow afin de vérifier dans les livres que nous possédions les informations qui pourraient confirmer ou infirmer mes craintes. En même temps, si Chiron avait raison, nous aurions bien besoin de l'aide des romains...

Alors que j'entrais dans la cour des bungalows pour me rendre dans celui d'Athéna, je remarquais que Kelly était là, assise tout au fond, sur les marches du bungalow de son père. Même de loin, elle me semblait être bouleversée. Je décidai donc de changer de trajectoire pour aller la rejoindre. Effectivement, j'avais bien vu, elle pleurait. Je me suis avancée vers elles à pas doux et me suis assise à ses côtés. Dans un geste qui se voulait réconfortant, mais qui était plutôt maladroit, je passai un bras autour de ses épaules et la serra contre moi.

« Qu'est-ce qui ne va pas ? » murmurais-je doucement, me rappelant avoir traversé une phase comme celle-ci quand j'avais son âge.

Certaines situation demande du temps pour qu'on s'en remette, je crois bien que celle-ci n'était pas une exception pour Kelly. Les pleurs de la gamine ne faisait mal au cœur, mais je décidais de ne pas le montré. Je ferais comme j'en avais l'habitude, analyser pour trouver la meilleure solution. Je pris donc le temps d'observer l'attitude de Kelly. J'avais, avec le temps, appris à observer et analyser les choses à un tel point que je décelais parfois l'humeur des gens. À voir Kelly, à la façon dont elle passa sa main sur ses yeux pour y effacer des larmes qui seront bien vite remplacer par d'autres, on pouvait bien voir qu'elle était bouleversée, voir même complètement déroutée et perdue. J'attendis donc qu'elle trouve le courage et la force de m'expliquer .

« Faut que... je retrouve.... ma mère. Je ne sais pas... qui elle est... Faut que je rencontre... mon père, Zeus. Il peut... m'aider, lui... »

Alors c'était donc ça... La famille est souvent, pour un demi-dieux, un source de problèmes. Mais rencontrer Zeus, elle y allait fort. Je comprenais son besoin de le voir, d'avoir des réponses, de savoir, mais je savais aussi qu'elle n'obtiendrais probablement pas les dites réponses... Je ne savais plus quoi lui dire. Dans quelle situation délicate est-ce que je m'étais encore placée ? Je n'étais pas la meilleur personne pour réconforter les gens et encore moins celle à aller voir pour régler les problèmes de familles... J'avais tellement fuit devant mes propres problèmes. Je cherchais donc quoi lui dire lorsqu'elle m'eu pris de court.

« Tu sais comment on fait pour parler à son parent divin ? »

Alors là, elle était prête à tout. Elle ne pleurais plus et, essuyant ses dernières larmes, me regarda avec dans les yeux, de l'espoir. De l'espoir que j'allais bientôt devoir briser. L'Olympe était fermée depuis un moment déjà et nous n'avions plus de nouvelles des dieux depuis, même Monsieur D. avait été rappelé sur le mont, preuve que ça allait mal...  Mais Kelly méritait la vérité.

« À vrai dire, c'est habituellement ton parent divin qui te contact... Et puisque l'olympe est fermée, le seul moyen d'avoir un signe est de prier et d'espérer... Je suis désolée. »

J'attendais avec appréhension la réaction de la fillette. je ne voulais pas la faire pleurée à nouveau, mais je ne pouvais pas lui mentir. Je fis alors la seule chose qui me vint à l'esprit.

« Si tu veux, nous pourrions essayer de trouver une solution. »

Et voilà, cette petite phrase allait surement me mettre dans les ennuis. Il fallait attendre de voir comment elle allais réagir...